Povoa de Varzim – Cascais
Publié le 29 septembre 2017La saison avance et les nuits deviennent fraîches. Il est temps de mettre le cap au sud. Donc le 17 Septembre au matin, nous quittons Povoa de Varzim en direction de Cascais, soit environ 180 milles (3 degrés de latitude vers le sud, c’est bon pour le confort). Pour la sécurité nous naviguons au delà de la ligne de sonde des 100 mètres afin d’éviter au maximum les innombrables casiers qui minent la mer. Malgré tout, bien que les conditions soient clémentes (vent de travers WNW entre 10 et 15 Nds et mer belle), cette navigation est contraignante. Entre les cargos qui quittent le rail pour rejoindre un port de la côte et les bateaux de pêche (sans AIS) qui changent de cap à tout moment, la veille de nuit ne laisse aucun répit.
Nous passons l’ile Berlenga (au large de Peniche) au petit matin et rejoignons la côte au cap da Roca, au nord de l’estuaire du Tage. En milieu d’après-midi, nous mouillons dans la baie de Cascais, bien protégée des vents du cadran nord.
Arrivant de Povoa et débarquant à Cascais, le contraste est saisissant, on aborde un autre Portugal qui n’est peut-être plus vraiment le Portugal. D’ailleurs, tout le monde parle français et il semble que la ville a été investie par les retraités. Nous sommes dans la banlieue touristique et résidentielle de Lisbonne et tout est différent. Les commerces de luxe, les centres commerciaux, les restaurants et les hôtels ont remplacé les églises et les chapelles. Cette enclave ne semble pas concernée par la crise que le pays tente de surmonter.
Concernant la sociologie plaisancière, le mouillage de Cascais est un bon « spot » pour juger de la population navigante. La plupart des bateaux se trouvant là à cette période de l’année sont en route vers le soleil, certains vers l’Algarve, et les autres vers les Canaries ou les Caraïbes. Le 23 Septembre au matin, sur 25 bateaux au mouillage, dont 4 catamarans, on dénombre, par nationalité: 5 voiliers français – 4 voiliers anglais – 4 voiliers danois – 4 voiliers hollandais – 2 voiliers norvégiens – 2 voiliers irlandais – 1 voilier suédois – 1 voilier américain – 1 voilier allemand et pour l’anecdote, un bateau (La Grâce) battant pavillon tchèque (réplique d’un bâtiment du 18ème siècle).
Cette situation instantanée des voiliers au mouillage n’a qu’une valeur relative car la présence de la marina de Cascais, relativement chère, est peut-être à l’origine d’une sur-représentation des nations aux skippers économes. Toutefois, les pavillons des nationalités présentes sont effectivement ceux que l’on rencontre le plus fréquemment, mais nous avons été surpris par le nombre de bateaux scandinaves et plus particulièrement norvégiens participant à l’ARC*.
* L’ARC (Atlantic Rally for Cruisers) est un rallye pour voiliers de croisière organisé depuis près de 30 ans par Jimmy Cornell. Plus de 200 voiliers y participent. Les bateaux partent à la mi-Novembre de Gran Canaria vers Ste Lucie, mais les équipages les convoient généralement en été jusqu’aux Canaries.