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Déception

Publié le 9 novembre 2021

Ecrire un blog, c’est tenter de faire partager l’émotion de la découverte aux amis, connus ou inconnus qui le lisent. Mais que dire qu’en on repasse pour la troisième fois (depuis l’ouverture du blog) dans des lieux déjà décrits, que l’enthousiasme des premières traversées est retombé et que l’environnement du voyage s’est bien dégradé. Alors, depuis quelques semaines, je procrastine en me disant qu’il faut que je trouve un angle pour traiter plaisamment de la déception de ces premiers mois. Seulement, comme l’idée ne vient pas, il faut que j’explique les raisons de cette déception.

En premier lieu, du fait de la pandémie, les candidats à un tour de l’Atlantique ne sont pas partis en 2020 et ayant reportés leur projet, ils gonflent les effectifs de ce crû 2021. Pour la même raison, le rally de l’ARC semble avoir fait le plein avec plus de 300 bateaux en attente de Transat. De ce fait, les rares mouillages de ces îles volcaniques sont encombrés et c’est une véritable épreuve que de trouver une place dans une marina. Mais il n’y a pas que sur l’eau que l’on se bouscule, en ce mois de Novembre, selon des informations locales, le flux touristique aux Canaries est supérieur de 20% par rapport à celui de la saison 2019 (avant la pandémie).

Mais peut-on regretter d’être dans la foule quand on en est soi-même un élément? Il est peut-être temps de se demander si cette plaisance 2.0, avec réservation des ports sur application et concentration des bateaux dans les mouillages recommandés nous convient encore. De plus, j’ai le sentiment qu’au fil des ans, la qualité des rencontres se dégrade et que, la navigation étant assistée de multiples aides, les cocheurs de case, sans réelle connaissance du milieu maritime, tendent à remplacer les navigateurs. Le nombre toujours grandissant de duplex ou triplex à 2 coques n’est sans doute pas étranger à ce sentiment. Toujours est-il que les dés ayant été jetés, pour cette saison, nous restons aux Canaries jusqu’en Décembre, pour une traversée vers La Guadeloupe début Janvier.

Pour en revenir au voyage, nous avions prévu de passer quelques mois aux Canaries en séjournant plusieurs semaines sur quelques îles afin de les mieux découvrir et profiter de leur climat en ce début d’hiver. Le 19 Août, après quelques semaines passées à Povoa de Varzim, nous avons fait route sur Lisbonne. Notre intention était de faire une simple escale au mouillage de Cascais avant de repartir vers Porto Santo (archipel de Madère), mais des circonstances familiales nous ont imposé une escale prolongée. Nous sommes ainsi restés près d’un mois à Lisbonne, à la Marina Parque das Naçoes. Nous avons malgré tout pu profiter de l’escale, car les paquebots étant absents, la pression touristique était limitée et Lisbonne plus agréable que lors de nos précédents passages.

Le 17 Septembre, nous avons enfin mis le cap sur Porto Santo. Avec des alizés portugais établis, nous avons pu atteindre notre but en 72 heures (480 Nm), au grand largue tribord amure les premières 24 heures, puis tangonné, plein vent arrière, jusqu’à l’arrivée. Alors que nous comptions rester une ou deux semaines sur l’île, nous avons rapidement dû déchanter car le port et le mouillage étaient encombrés de voiliers. Habituellement, il y avait 3 ou 4 bateaux au mouillage dans le port, et l’unique ponton était le lieu d’échanges conviviaux. Cette année, plus de ponton car il a été emporté par une tempête l’hiver dernier, une quinzaine de bateaux mouillés dans le port, et une trentaine à l’extérieur, devant la plage. Le 23 Septembre, après 3 nuits au mouillage et déçu d’avoir loupé l’escale de Porto Santo, nous avons mis le cap sur Graciosa (280 Nm). Deux  jours d’une navigation sereine sur une mer belle, avec quelques heures de moteur,  pour, à l’arrivée, la même déception qu’à Porto Santo. Pas de possibilité d’avoir une place au petit port de Caleta del Sebo et mouillage de la Playa Francesa encombré. Alors que le guide Imray indique que la baie peut abriter une douzaine de bateaux, nous étions 21 voiliers au mouillage, plus en journée les catamarans et vedettes de promenade, et les bateaux locaux. Compte tenu de la situation, nous avons décidé de rallier un port pour quelques semaines afin de profiter des îles. Après plusieurs heures passées sur internet pour trouver un port qui ne soit pas complet, nous avons été contraint de programmer notre séjour dans les îles jusqu’à fin décembre, avec une première escale à Puerto Rubicon, au sud de Lanzarote.

Graciosa avec son port et son mouillage, vu du Mirador del Rio au nord de Lanzarote.

Le 27 Septembre, nous avons donc quitté Graciosa vers cette destination où, après un mouillage de quelques jours sous la Punta de Papagayo, nous avons rallié la marina. Alors que l’idée initiale était de visiter l’île au départ d’Arrecife, nous avons passé un mois dans un environnement totalement germanique qui nous rappelle que nous sommes bien dans le 18ème Land. Du fait de la pandémie qui a occasionné une saison blanche aux Canaries en 2020, les loueurs de voitures ont vendu une partie de leur parc et la location de véhicule est devenue une véritable gageure. Nous avons toutefois pu en réserver une pour 2 jours et visiter l’île, et déjà en retenir une pour l’escale suivante sur Gran Canaria.

Parque Nacional de Timanfaya (zone volcanique « récente » résultant des éruptions entre 1730 et 1736).

Tunnel de lave de la Cuerva de los verdes.

Culture de la vigne dans la région de La Geria.

Lagune del Golfo.

Salines de Janubio.

Le 1er Novembre, nous avons donc mis le cap sur Gran Canaria, pour rejoindre la marina de Puerto Mogan, au sud-ouest de l’île. Après 24 heures d’une navigation sans souci (grand-largue sous genaker) malgré un trafic important, nous voici pour un mois dans ce nouvel environnement. On y parle toujours allemand mais une partie du petit village semble plus authentique.

Marina de Puerto Mogan.

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